Fontaine de la Roquette

Maîtrise d’Ouvrage : Section Locale d’Architecture SLA 10-11

Localisation : Paris 11ème – 70 rue de la Roquette

Protection : Inscrit MH

Opération : Restauration et mise en valeur

Mission : Maîtrise d’oeuvre complète

Phasage : 2007-2010

Coût HT travaux : 350 k€ HT

Résumé : Aucune autre période du XIXème siècle ne voit la construction d’autant de fontaines à Paris. Rambuteau nommé alors Préfet par Louis Philippe s’attache à améliorer les conditions de vie des parisiens. Pourtant, l’eau provenant du canal de l’Ourcq (1822) n’est plus suffisante pour alimenter la capitale qui voit sa population augmenter sensiblement. Des projets voient le jour autour de l’élément fontaine comme un aménagement urbain qui fait partie de l’embellissement de la ville (Concorde et Rond-Point des Champs-Elysées). D’autres compositions établissent une correspondance directe entre le thème iconographique et l’emplacement choisis : ce sont les fontaines commémoratives (fontaine Cuvier (1840), fontaine Molière (1844), fontaine St Sulpice (1843-1848)). 

Entre les fontaines monumentales décoratives et les simples bornes-fontaines se situent des constructions nettement plus utilitaires mais dont l’aspect ornemental n’a pas été négligé. La fontaine de la Roquette fait partie de ce courant. Elle est édifiée par l’architecte Auguste Molinos en 1846.

En 1732, la rue de la Roquette est bordée de murs derrière lesquels sont protégés jardins et vergers. Quelques constructions prennent place à l’alignement, interrompant ponctuellement les murs et s’ouvrant sur la rue. Au fil des années, elles se multiplieront au détriment des jardins qui disparaîtront progressivement. La Fontaine de la Roquette est édifiée dans ce faubourg parisien, en 1846, où ici et là subsistent encore des portions des anciens murs de clôture. Les murs latéraux que l’on voit aujourd’hui de part et d’autre de la Fontaine sont très probablement des vestiges de cette protection qui assurait une sécurité des espaces cultivés par rapport à une rue passante.

Quand la valeur d’usage est perdue, que devient la valeur d’image ? La convivialité qui régnait autour de cet emplacement est, malgré l’inutilité pratique de la fontaine aujourd’hui, une permanence que le projet de restauration souhaite maintenir. L’eau dans la ville est un élément qui apaise, qui ouvre aux rêveries et peut participer de façon positive au paysage urbain. A ce titre, la source est maintenue.

L’existence du long mur de clôture qui protégeait les espaces cultivés de part et d’autre de la rue témoigne de l’histoire rurale, puis de faubourg urbain du XIème arrondissement de Paris. Conserver la trace bâtie et les murs latéraux flanquant encore aujourd’hui la fontaine témoigne de l’édification progressive des bâtiments sur les terrains vierges et le morcellement du mur de clôture, mais assurément pas sa disparition complète.

Etat avant travaux ▽

Etat après travaux ▽